Le tatouage, une forme ancienne d'art corporel, continue de captiver et d'évoluer, mêlant tradition et innovation. Dans cette interview exclusive, nous plongeons dans le monde du tatouage avec Julien Rimbaud, un artiste tatoueur de renom basé à Manosque, en France. Malgré sa jeune carrière ( 3 ans ), Julien a déjà atteint des sommets remarquables dans le domaine de l’art du tatouage.
Son portfolio présente une complexité et une profondeur remarquables, alors qu'il mélange habilement plusieurs styles et techniques pour créer des pièces uniques et inoubliables. De sa fascination précoce pour la culture motocycliste à son dévouement inébranlable à la création de designs complexes, le parcours de Julien offre un aperçu fascinant du monde dynamique du tatouage. Rejoignez-nous alors que nous explorons comment la passion, le talent et la recherche incessante de la perfection ont propulsé Julien vers un succès remarquable dans le domaine de l'art du tatouage, incarnant l'intersection de l'art, de la culture et de l'expression de soi.
Commençons par les présentations et quelques questions traditionnelles pour nous. Parlez-nous un peu de vous. D'où venez-vous et où travaillez-vous actuellement?
- Je m’appelle Julien Rimbaud, j’ai 32 ans et je viens de Manosque dans le sud-est de la France, près de Marseille. J’y possède mon propre studio avec ma femme. Cela fait maintenant 3 ans que je tatoue.
Qu'est-ce qui vous a amené au tatouage? Qui étiez-vous, et qui était votre mentor? Racontez-nous comment tout a commencé.
- Ma première passion était le motocross, que j’ai pratiqué jusqu’à l’âge adulte. La première fois que j’ai vu des gens tatoués, c’était sur des cassettes de motos que mon père m’achetait. Je me rappelle avoir été fasciné par le style des freestylers américains de l’époque, leurs tatouages, le punk rock, le métal. À l’âge de 14 ans, je savais déjà que je voulais être très tatoué. J’ai attendu mes 18 ans et je suis allé dans un studio réputé près de chez moi. J’ai eu un bon feeling avec le tatoueur et nous avons enchaîné les séances. En le regardant me tatouer, j’avais toujours une petite voix qui me disait que je pourrais être capable de tatouer moi aussi. Tout est parti de là.
Le tatouage est-il maintenant pour vous un art, un métier, ou autre chose?
- Pour moi, le tatouage est un mode de vie à part entière, j’y pense 24/7. Je nous vois comme des artistes, mais également des entrepreneurs. Je n’aime pas trop l’idée de travail, car il faut être vraiment passionné pour mener une carrière de tatoueur.
Votre portfolio est rempli de travaux de tatouage très complexes qui combinent plusieurs styles et techniques. Racontez-nous comment votre style a évolué.
- Au début, j’ai commencé par tatouer du traditionnel (old school). C’était le style avec lequel je me sentais le plus à l’aise pour débuter et prendre confiance. C’est aussi un style que j’adore me faire tatouer. Avec le recul, c'était une super base car le trad nous apprend à tout faire, de la ligne, des dégradés et des remplissages. Ensuite, j’ai ressenti le besoin de mettre davantage de détails sur mes réalisations. Je suis donc passé sur des aiguilles plus fines et j'ai tenté des pièces plus réalistes, ce qui m’a beaucoup plu. Je pense que notre style nous choisit plutôt que l’inverse, et que les demandes de mes clients m’ont fait évoluer vers ce que je fais aujourd’hui. J’aime mélanger le réalisme à de la ligne fine, du texte, ainsi que des croquis, en ajoutant une touche graphique.
Qu'est-ce qui est le plus important pour vous dans le tatouage?
- Sans hésitation, le design. Un beau design moyennement tatoué sera toujours plus esthétique qu’un design moyen bien tatoué. Tout est question de préparation et d’anticipation. J’ai toujours un plan bien précis avant de commencer un tatouage. Ce plan peut changer parfois, selon les contraintes, mais j’en ai toujours un. J’aime beaucoup cette citation d’Abraham Lincoln : “Que l'on me donne six heures pour couper un arbre, j'en passerai quatre à préparer ma hache.”
Quels sujets trouvez-vous les plus attrayants? Qu'est-ce qui vous inspire?
- Tout ce qui est en rapport avec l’art gréco-romain, la mythologie et la Renaissance, pour des raisons esthétiques simples. J’aime utiliser des statues, sculptures et peintures de ces époques. Je suis aussi très attiré par les portraits, que j’aimerais faire davantage, mais également par les animaux.
Qu'est-ce qui est le plus important pour vous dans votre travail: l'idée du client ou la vôtre? Comment créez-vous un croquis pour votre tatouage? D'où tirez-vous votre inspiration?
- Je pense que c’est un mélange des deux. Je propose régulièrement des designs que je crée de toute pièce, mais j’aime également travailler autour des idées de mes clients et sortir de ma zone de confort. Je commence généralement par chercher les références que je vais utiliser pour mon design. Ensuite, je dessine des croquis sur la partie du corps souhaitée, et je laisse aller le flow naturel des choses en plaçant les éléments pour qu’ils épousent au mieux les formes du corps. Concernant mes designs, les inspirations peuvent venir de n’importe où, notamment de voyages. J’aime aussi beaucoup la lecture et le développement personnel. Une simple citation peut parfois m’inspirer un design.
Chaque carrière d'artiste tatoueur comporte des projets ou des collaborations inhabituels. Avez-vous eu de tels événements dans votre carrière?
- De par mon passé dans la moto, j’ai la chance de côtoyer et de tatouer des pilotes professionnels. J’aimerais d’ailleurs tatouer davantage de sportifs reconnus, car je suis passionné de sport en général et j’adore échanger avec eux.
Voyagez-vous beaucoup? Avez-vous une idée du pays où vos tatouages sont les plus populaires?
- J’essaie de voyager autant que possible. Je fais généralement 2 à 3 guests par an, car je dois aussi gérer ma vie de famille et mon studio. C’est toujours très enrichissant pour moi de travailler avec d’autres artistes et de faire de nouvelles rencontres. Je pense que mon style plaît en France et en Europe de manière générale, mais aussi aux États-Unis.
Quel pays a eu la plus grande influence sur votre créativité?
- Je dirais les États-Unis sans hésitation. J’ai toujours eu un regard très attentif sur ce qui se passe de l’autre côté de l’océan Atlantique. Mais également l’Italie, pour l’art et la culture.
Assistez-vous régulièrement à des conventions de tatouage? Parlez-nous de votre expérience.
- Je n’ai fait qu’une seule convention, celle de Manosque, chez moi. J’ai eu la chance d’y remporter le premier prix sur la petite pièce noir et gris. Je n’ai pas vraiment prévu d’en faire d’autres, je préfère les guests pour me faire connaître, et j'y apprends également toujours beaucoup de choses.
Y a-t-il une mode dans le tatouage? Quelles tendances dans l'industrie du tatouage pouvez-vous mettre en avant cette année?
- En ce moment, beaucoup de personnes se lancent dans le micro-réalisme et la ligne fine, pour des tatouages très épurés. Je pense faire partie du lot, bien que j’essaie d’adapter ce style plus moderne à ma personnalité et à mon goût.
Qu'est-ce qui est le plus important dans la carrière d'un artiste tatoueur pour vous?
- Pour moi, la première chose évidente est le niveau et la progression. Ne jamais cesser de s’améliorer. Ensuite, je dirais tatouer des personnes influentes, et avoir de l’exposition sur les réseaux, car aujourd’hui pour avoir de la clientèle, être juste bon ne suffit plus.
Quels sont vos objectifs? Partagez vos plans créatifs pour un avenir proche.
- Je veux continuer de progresser dans mes designs et ma technique, et réaliser plus de grands projets en continuant de rencontrer des personnes formidables. Avec ma femme, nous rêvons aussi de nous installer aux États-Unis, chose sur laquelle nous travaillons actuellement, et d’y développer notre studio.
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